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Le lion des cavernes européen (Panthera leo spelaea) est une espèce éteinte appartenant au genre Panthera. C'est un grand félin, apparenté au lion et aujourd’hui disparu, qui peuplait l’Eurasie durant la seconde moitié du Pléistocène. Son extinction a été provoquée par le réchauffement brutal du climat, entraînant la disparition de ses proies.

Apparence et mensurations[]

Le lion des cavernes fut probablement l’un des plus gros félins de tous les temps. Certaines sources pensent, sur la base de l'examen de la forme du crâne, que cet animal était plutôt apparenté au tigre, et que, mieux que Panthera leo spelaea, il conviendrait donc de l'appeler Panthera tigris spelaea. À l'opposé, des analyses génétiques récentes ont montré que, de tous les félidés actuels, c'est du lion moderne qu'il est en fait le plus proche. Au bout du compte cependant, on ne sait pas s'il faut le considérer comme une sous-espèce du lion, ou comme une espèce sculpture provenant de la grotte de Vogelherd (Allemagne) montre une tête de lion (d’environ 3 cm) possédant des oreilles rondes et de profondes entailles interprétées comme une crinière.

  • Des gravures de lions en pleine course provenant de la grotte de La Vache (Ariège) ne possèdent pas de crinière (probablement des femelles) et montrent clairement une queue touffue et un museau moustachu.
  • Une gravure de la grotte des Combarelles (Dordogne) et une figurine sculptée dans de l’ivoire de mammouth montrant un homme portant une fourrure rayée d’un grand félin (trouvée à Mal’ta, en Russie), laissent penser que les lions des cavernes étaient rayés — d’ailleurs, serait-ce un tigre ?
  • Les sublimes peintures de la grotte Chauvet (Ardèche) montrent des lions à queues touffues, de pelage unis fauve et à vibrisses. Aucun fauve n’est représenté orné d’une crinière, ce qui laisse déduire que soit ce sont toutes des lionnes, soit que les mâles ne possédaient pas des crinières ; pourtant, certaines représentations montrent probablement des mâles, la forme de leur cou est plus épais, ce qui laisse penser que les crinières sont simplement représentées par un cou plus épais.

Les scientifiques se font donc une assez bonne idée de l’apparence de ce gros félin ; ces indices, et bien d’autres, montrent donc un gros félin à queue touffue, à pelage faiblement rayé et, pour les mâles, une courte crinière.

Les mensurations des lions des cavernes sont uniquement basées sur les fossiles. Il était bien plus grand que les lions actuels, les plus gros mâles pouvant mesurer jusqu’à 3,5 mètres de long (soit environ 25 % de plus que les lions actuels). La plupart devaient avoir une taille plus modeste, un crâne trouvé près de Vence (Alpes-Maritimes) mesurant 36 cm (30 à 40 cm chez les lions actuels). Le plus grand crâne de lion des cavernes provient d’Angleterre et mesure 43 cm. Cependant, les lions des cavernes possédaient un crâne plus court que ceux des lions actuels, ce qui laisse penser, par déduction, qu’ils étaient plus grands. Les mâles pesaient entre 250 et 320 kg (chez les lions modernes, le poids varie entre 140 et 215 kg), et les femelles, plus petites, près de 175 kg (110 à 170 kg pour une lionne moderne).

Répartition et environnement[]

Le lion des cavernes a vécu entre -300 000 et -16 500 ans, succédant à Panthera leo fossilis, plus grand et adapté à un climat plus chaud. Il était le plus gros prédateur des deux dernières périodes glaciaires. Son aire de répartition s’étendait de la Sibérie et de l'Alaska (où il cohabitait avec Panthera leo vereshchagini, un autre lion) jusqu’à l’Europe du Sud. Même si les lions des cavernes préféraient les périodes plus clémentes, ils fréquentaient également l’Eurasie lors des périodes les plus froides.

Ses principaux fossiles proviennent d’Angleterre (exemple du gisement de Trafalgar Square), d’Allemagne (notamment en Bavière, grotte de Siegsdorf), d’Europe de l’Est et de Russie, également en France ; proportionnellement aux autres animaux, les fossiles de lions sont rares, ce qui ne veut pas dire qu’il n’était pas présent. En novembre 2015, trois cadavres de lionceaux ont été découverts dans le permafrost en Sibérie, dans un excellent état de conservation.

L’habitat du lion des cavernes était la grande steppe de carex, de pâturin, de brome et d’autres graminées de l’époque glaciaire. Contrairement à l’idée que l’on se fait de lui, il ne vivait pas sous un épais manteau neigeux, même si les températures les plus élevées de la steppe n’étaient que d’environ -10 °C. Les seuls arbres que l’on trouvait étaient des pins, des épicéas, des aulnes ou des saules, accompagnés d’arbustes à baies (genévriers, myrtilles…) et rhododendrons.

Le lion des cavernes vivait dans un environnement peuplé de gros mammifères : ours des cavernes (Ursus speleaus), mammouths (Mammuthus primigienus), bœufs musqués (Ovibos moschatus), mégacéros (Megaloceros giganteus), antilopes saïga (Saiga tatarica), bisons (Bison priscus) ou rennes (Rangifer tarandus). Ces derniers devaient être sa proie principale. Il est également contemporain des premiers humains modernes (Homo sapiens).

Malgré son nom, le lion des cavernes n’habitait probablement pas les abris souterrains, excepté l’hiver pour se protéger du froid.

Taxinomie[]

La classification du lion des cavernes est toujours controversée, tantôt classé comme une sous-espèce de lion (Panthera leo spelaea), tantôt comme une espèce à part entière (Panthera spelaea). L’histoire commence en 1810 quand G. A. Goldfuss décrivit cette espèce comme Felis spelaea, en le rapprochant du lion (à l’époque Felis leo), puis, lorsque le léopard, le tigre, le lion et le jaguar furent classés dans le genre Panthera, le lion des cavernes y fut aussi (Panthera spelaea). En 1996, Groiss le classa parmi les tigres (Panthera tigris spelaea). Les dernières études d’ADN prélevé sur quatre ossements provenant du Sud de l’Allemagne et un autre provenant d’Autriche montrent qu’il s’agissait en fait d’une sous-espèce de lion (Panthera leo spelaea) ; toutefois, il semble plus qu'il s'agisse d'une espèce distincte.

Sources[]

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